Introduction aux causes de la variation des taux de change 2/2
La dimension psychologique.
Dans le précédent article, nous avons exposé l’influence des taux d’intérêt directeurs et de l’inflation sur les taux de change.
Celui-çi est complémentaire a l’article du 14 mars. Il met en lumière une autre dimension qui agit sur la variation des taux de change : la dimension psychologique !
Dans le monde globalisé qui est le notre, les investisseurs anticipent la variation des taux de change des monnaies en fonction du contexte géopolitique, sociopolitique, et économique des pays concernés.
Pour preuve, le calcul des investisseurs est simple : un pays qui semble en croissance, stable géopolitiquement, peu endetté avec des politiques économiques et monétaires favorables à sa croissance attire des investissements et sa monnaie est donc susceptible de s’évaluer. Souvenez vous : l’euro à la suite de l’élection du Président Français Emmanuel Macron n’a cessé de se renforcer !
Ces informations sur les pays, les investisseurs les trouvent, entre autres, dans la presse professionnelle, leurs contacts réguliers avec les entreprises, leurs relations professionnelles ou personnelles. Nous vivons dans un village global de la finance s’exclame Henry Bourguinat (Finance internationale, IIIe partie, « la finance globale », 1992) en faisant référence à Marshall McLuhan où l’information médiatique qui couvre les événements et les décisions politiques traverse le monde en une fraction de seconde !
L’information est partout et de toutes les qualités. Il est du devoir du lecteur de la trier et d’en avoir un avis critique avant d’agir.
Comportement moutonniers
Pour caricaturer, il suffit que des investisseurs investissent dans un pays qu’ils considèrent digne de confiance pour que d’autres investisseurs aient le même comportement et que la monnaie du pays s’évalue effectivement. C’est la même chose lorsque des investisseurs perdent confiance. C’est ce que Keynes appelait les « comportement moutonniers » en économie. Eh oui… l’économie est peuplée de visionnaire, de suiveurs et de mouton de panurge. D’où l’importance d’obtenir rapidement une information de qualité d’un conseil averti. Rien de pire que d’avoir comme conseiller qui se trouve dans la catégorie des « moutons de panurges »
Entre les dindons de la farce et les moutons de panurge, cela ouvre l’appétit pour en savoir plus n’est-ce pas ?
Pour illustrer l’influence du psychologique sur le taux de change, prenons l’exemple de la crise économique des subprimes en zone euro. De l’été 2007 à l’été 2009, les bourses européennes étaient en pleine dépression, ce qui témoignait du ralentissement significatif de l’activité de la zone euro. Les investisseurs ont, par conséquent, fui la zone euro les uns après les autres et l’euro a enregistré la dévaluation la plus rapide de son histoire entre juillet et novembre 2008, passant d’environ 1,6 à 1,2 $.
En conclusion, 3 grands déterminants font varier les taux de change : Inflation, Taux d’intérêt directeurs, facteurs psychologiques.
A très bientôt !
La rédaction
Sources :
http://blog.slate.fr/phdx/2010/02/04/le-yoyo-de-leuro-et-le-dollar-malabar/
Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, Chapitre 12, 1936, John Maynard Keynes
Finance internationale, Presses universitaires de France, Paris, 1992