La mandature 2019-2024 ne s’annonce pas de tout repos pour le Parlement européen. Comme même pour l’ensemble des institutions européennes. Le Parlement aura besoin au minimum de quatre groupes pour bâtir une majorité, qui doit être connue pour le 24 juin. Les tractations partisanes passées, il s’agira d’élire le président du Parlement. Les formations paneuropéennes en décideront le 2 juillet prochain. Viendra ensuite la présidence de la Commission. Enfin, durant l’été, chaque gouvernement appartenant à l’Union européenne proposera un membre pour entrer à la Commission aux côtés du nouveau président, selon des portefeuilles attribués pour les six ans à venir.
Dès l’automne, l’ensemble des acteurs pourra donc conduire et déterminer les orientations monétaires et économiques. Les marchés ont anticipé la poussée des extrémistes hostiles à la monnaie unique avant les élections européennes, mais cela ne l’empêche pas de faire fluctuer les places boursières. La raison ?
La guerre commerciale qui perdure entre les EtatsUnis et la Chine. De plus, les perspectives de l’OCDE concernant la monnaie unique ne sont pas pour rassurer le marché des changes. Pour le moment, les investisseurs restent attentifs, mais ne sont pas inquiets. Seul un pays pourrait jouer les troublefête : l’Italie dont le Premier ministre s’est insurgé face à la demande la Commission qui réfléchit à une sanction pour nonrespect du pays membre en matière de dette et de déficit. Cela ne sera toutefois pas de nature à remettre en question l’avenir de l’euro. La Banque centrale européenne semble également confiante. L’Allemagne et la France, qui se disputent la présidence de la Commission européenne, auront leur mot à dire. Quant au Brexit, il va surtout rebattre les cartes des places financières. Nul ne sait quelles seront les conséquences de cette sortie de la sixième puissance économique mondiale pour l’ensemble de l’écosystème européen. Les citoyens britanniques, eux, risquent de peu goûter à la dépréciation très certaine de la livre sterling.
Dans ce contexte d’incertitudes, quelques pistes pourraient être envisagées par les 27, d’ailleurs préconisées dans le « Livre blanc pour l’avenir de l’Europe » publié par la Commission : achever une véritable union financière, consolider la responsabilité démocratique, renforcer les institutions de la zone euro. Cela pourrait être une première étape pour les trois premières années de la mandature, si l’Europe veut amortir les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Mais aussi incarner une véritable puissance face à ces deux forces.
376, c’est le nombre de voix pour être élu président de la Commission européenne par les eurodéputés de la mi-juillet.
28, c’est le nombre de commissaires européens.
SébastienOum,CEO de la plate-forme de gestion du risque de change Yseulis
Interview Agefi Sébastien Oum,CEO AMBRIVA et Fintech Yseulis
Journaliste de l’AGEFI HEBDO du 20 juin 2019 – N°666 par Sylvie Guyony